Pour ce premier week-end à Maredsous, la pluie et l'humidité étaient au rendez-vous. Cela n'a en rien découragé Clément, Jodocus, Jan, David et encore moins Maria de nous livrer leurs splendides planches d'apprentissage sur les bâtardes flamandes.
C'est Laurent Rébéna, en spécialiste, qui nous a guidés dans les dédales des ligatures et des arabesques. Avec une plume très fine, nous avons tiré, poussé, viré, remonté, plongé, changé de direction, enroulé nos traits tout en légèreté, quoique ...
Un samedi froid, tout en hallebardes, qui ne nous a pas du tout contrecarrés pour apprécier le savoir-faire et la virtuosité de ces grands maîtres calligraphes.

Nous sommes conscients qu'il nous faudra beaucoup d'exercices pour apprendre à conduire nos traits dans les traces de ces experts.
Nous nous sommes quittés avec un rayon de soleil sur des au revoir internationaux ...
A nos devoirs et rendez-vous en octobre pour la suite très attendue !

Geneviève

Nous étions toutes les neuf à différents stades d’avancement de nos travaux : Hélène posait les couches de pigments sur «Adam et Eve», Anne et Claudine finissaient les traits de «l’archange» et «voyage en bateau», Annie s’appliquait sur un encadrement, Joëlle travaillait les nuances, Geneviève peaufinait son «S» et Véronique terminait ses «troubadours». La technique : choix d'un modèle que l’on décalque. Poncer le parchemin : «On tourne en avançant sans insister» conseille Valérie Boizet pour obtenir de micro-rainures. On retranscrit le sujet choisi sur le support nettoyé. Pour la pose de la feuille d’or à plat, on détermine les surfaces à encoller, deux couches sont nécessaires. Valérie confectionne le chalumeau en papier pour réactiver la colle en l’humidifiant. Pendant que l’or sèche, on passe à la préparation des couleurs. Les pigments sont mélangés avec la «détrempe médiévale». Débute alors la réalisation du sujet en appliquant une première couche très pâle et progressivement on fonce les nuances. Valérie nous guide en permanence tout au long de nos enluminures par ses conseils sur la technique, sur la bonne utilisation des outils, le choix des couleurs.

Rendez-vous est pris pour novembre 2013.

Fabienne K.

Alors que communément l’on tend à se représenter La Ronde comme une écriture scolaire du début du XXème siècle, cette écriture codifiée par Barbedor au XVIIème siècle est issue des écritures gothiques et offre bien des similitudes avec la bâtarde italienne et la coulée.
Ce week-end, nous nous avons tenté de pénétrer dans cet esprit du XVIIème avec cette technique toute particulière sous la direction de Bruno Gigarel. Une approche de La Ronde peu ordinaire reposant sur des documents d’époque.

Un stage à conseiller à tous ceux qui aiment cette écriture.

Isabelle V

Julien Breton, plus connu dans le monde artistique sous le pseudo de Kaalam est revenu, comme promis, une nouvelle fois à Trélissac...
La journée, sur papier, il nous a montré comment jouer avec les courbes et lier nos lettres latines pour les arabiser élégamment. Que ce soir à l'automatic pen, à la plume Brause ou avec des outils créés pour l’occasion, les traits ont dégagé une énergie, un esthétisme propre détaché de l'organisation arbitraire de la phrase...Entre graffiti, calligraphies latine, arabe et musicalité, les volontaires ont préparé une composition dans l'esthétique des calligraphies arabes d'Hassan Massoudi.Après la journée sur papier, dans l'auditorium de la médiathèque et ensuite dès la nuit tombée en milieu naturel, ces formes arabisantes ont pris corps en 3 dimensions avec la danse des lumières : nous nous sommes retrouvés pour une initiation, voire un perfectionnement perfectionnement au light-graff!
Merci Julien.

Manu

Lumière, ombre, lueur, rai ; jeux, plume, love, Carpe Diem, Wépion, meuh; Alex, la libertà, paroles libérées, merci, ciel, art ; B, R, L, K - tous ces mots et lettres sortis pour l’occasion de notre imagination. Deux belles journées à Wépion, près de Namur, avec Vincent Geneslay pendant lesquelles, par un subtil jeu d’ombre et de lumière, de transparence et de modelé, de gaufrage et de découpes, sont apparus ton sur ton, d’une grande légèreté, comme esquissés, de belles lettres, parfois seules, parfois associées en mots ou textes courts. Une merveilleuse manière de faire vivre, danser et éclairer nos alphabets si souvent 'couchés' sur le papier - papier-chiffon, papier pelure, papier de soie, papier blanc, papier crème, parfois de couleur – tous ces papiers si doux au toucher, se laissant apprivoiser par nos scalpels, brunissoirs et embosseurs…

Kathleen

La gestuelle controversée…

A partir de la chancelière, nous avons étudié et découvert les rythmes sans se poser la question de la lisibilité. Nos objectifs principaux situés dans le respect de la lettre et des contre-formes ainsi que dans la composition et l’exagération ont conduit nos recherches de travail durant tout le week-end.
Une démarche pédagogique adaptée au groupe et une guidance individuelle a permis de clôturer ce premier cycle « Métamorphoses » conçu par Laurent Rébéna.
De ce cycle, nous retiendrons, entre autres, les nombreuses possibilités de travail futures, l’apport et la disponibilité de Laurent. Et pour terminer, un grand coup de chapeau à Annie qui a, organisé la formation dans ce cadre particulier qu’est l’abbaye de Grimbergen.

Isabelle V.

Dans la douceur et la quiétude, Kathleen Jago nous retrace l’origine de l’Anglaise au fil du temps et nous présente les différentes plumes que l’on peut utiliser pour cette écriture - coudée baïonnette, gillott 303, copperplate, pélican, ainsi que des encres. Oups, pas une seule plume large et pas de réservoir !
Cette écriture nous rappelait déjà notre enfance et vu l’encre que nous pouvions également utiliser (Parker), nous étions retournées sur les bancs de l’école. Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour nous rendre compte que toute la souffrance endurée devant le tableau noir n’allait pas vraiment nous servir car il fallait exécuter une cursive formée de pleins et de déliés avec une plume fine et de surcroît avec une inclinaison à 54° et le tout très lentement pour maîtriser le débit d’encre. Donc, pas si cursive, non, pas vraiment !
A partir de ce moment nous avons été bercées par la mélodieuse musique des plumes sur le papier…
Le dimanche, nous avons ajouté les minuscules et composé des mots et de petites phrases. Corrigées, suivies et aidées en permanence par Kathleen toujours accompagnée de son porte-plume et son encrier, nous avons pu entrevoir que l’Anglaise était abordable. J’ai bien dit « abordable ». Le stage se clôture par une dictée, non bien sûr pas celle de Pivot - Kathleen nous souffle, si nécessaire, l’orthographe de certains mots : ainsi pouvons-nous nous concentrer uniquement sur notre écriture. Nous terminons le stage par l’examen de chaque dictée et l’espoir d’arriver un jour à plus ou moins maîtriser cette Anglaise. Reste encore à voir les arabesques, les boucles, les traits décoratifs et…………. beaucoup d’exercices !
Merci beaucoup Kathleen pour cette première approche de l’Anglaise qui j’espère sera suivie par….
Yapluka.

Claudine D.

C’est sous le soleil que le dernier week-end sur les bâtardes flamandes a débuté à Maredsous.
Laurent Rébéna nous propose de reprendre les bases, tout en simplicité. Se faire la main au crayon, au feutre … ensuite, jouer sur des mouvements décalés, tout en douceur !
Si, sur nos devoirs les volutes étaient timides, il a bien fallu s’y mettre. Nous voilà tous en route pour un labyrinthe d’enroulements légers vers la droite, plus à gauche, tirés vers le bas, lancés vers le haut… beaucoup d’entre nous ont cru tourner en rond ! Des arabesques à vous muscler le poignet, des instruments différents de nos fidèles plumes, avec la même phrase en tête et, surtout, ne pas oublier la mise en page …
De traits tordus, en traits ondoyants, de tracés tortueux en lignes onduleuses, d’écriture flexueuse en lettres serpentines, notre formation touchait déjà à sa fin.

Mais alors :

- Les volutes sont-elles plus rondes qu’ovales ou pourquoi pas elliptiques ?
- Les spirales s'apparentent-elles à des « crolles » ?

C’est sur ces questions que nous nous sommes quittés, en constatant que l’on pourrait encore tenir tout un week-end, sans souci. Du travail pour de longs mois, au moins jusqu’en novembre lors de la nouvelle formation « Jeux de Lettres ».

Et imaginer, pour la mise en page, de nouveaux mots : croloïelyptaraluthe, vollicrolarovoïde, ellipoïdaracroluthe …

Parce que chez ces gens-là, Monsieur, on pense et on écrit ….



Geneviève

Ce premier stage d’enluminure avec Béatrice Balloy, organisé par Interligne à Eghezée, nous emmène dans l’atelier de Jean Pucelle. Là où sont apparus les premiers balbutiements de la technique de la « grisaille ». Installés à notre table, c’est Béatrice qui nous enseigne la marche à suivre. Ces petits médaillons, illustrant les travaux des mois, sont extraits d'un manuscrit réalisé au 15e s. en Belgique, les "Heures à l'usage de Paris de Philippe de Bourgogne" (Bibliothèque Nationale de Hollande, 76F2).
Notre palette de pigments n’est guère étoffée : du blanc et du noir devraient suffire pour commencer … Certaines s'essayeront aux camaïeux de brun et de bleu. Nous travaillerons un fond sombre et des personnages clairs.
D’explications pointues en démonstrations complètes, Béatrice a pris le temps de nous expliquer pas à pas la meilleure manière de procéder. Moults détails jalonnent son parcours chez chacun d’entre nous. Avec précision et peu de traits, elle a su redessiner là un visage, là un pli, ici un bocage et bien d’autres petites choses qui nous ont conduits à un résultat que nous n’imaginions pas atteindre le samedi matin …
Un week-end bien intensif qui en a conquis plus d’un ou d’une. Tout le monde en redemande ! Merci Béatrice.

Geneviève

Gérard Guerry et Lucile Dupeyrat ont fait venir Laurent Pflughaupt à Coulon, dans le marais poitevin, pour un module d'enseignement de calligraphie contemporaine évolutive : "Trans)formes"
Nous avons travaillé sur la structure de la lettre : comment la modifier en lui gardant sa cohérence, comment lui donner plus de force, d'originalité, de créativité. Laurent nous a proposé plusieurs pistes de travail : dédoublement de traits (épaississement/désépaississement du trait), rotations de l'outil, modification d'écritures historiques, travail au calque... et des documents de travail somptueux, belles sources d'inspirations. Nous avons travaillé sur les lettres dans la recherche du plus beau résultat possible : traits calligraphiques bien sûr mais aussi retouche dans le frais, retouche à postériori, modifications progressives au calque, en veillant aux petits détails qui guident imperceptiblement l’œil et donnent son fini au signe. Il a distillé des considérations esthétiques tout au long des deux jours : principe de non égalité des traits (longueur, direction, variation d'épaisseur), trouver un équilibre féminin/masculin (mais pas 50/50), sculpter le trait, enrichir son vocabulaire de formes pour se renouveler... qui ont orienté nos travaux.
Très vite nous avons mis en page nos signes : il nous a d'emblée amenés à produire des compositions avec une perspective optique en superposant des couches de la plus claire à la plus foncée tout en diminuant en parallèle la taille de l'outil. Et puis, à notre demande, le dimanche matin, il nous a dispensé un joli petit cours sur la structure de la lettre à l'aide d'un feutre Copic Wide et sa conception de la composition (constructions géométriques utilisant le nombre d'or). Vous pouvez voir d'autres photos sur mon compte Picasa. Un beau stage, dans un cadre idyllique, en très agréable compagnie.
E. Couloigner