Histoires de traits

Les 10, 11 et 12 septembre 2019 à l'hôtel les Roses à Libin
Organisé par Interligne
Animé par Laurent Rébéna

Compte rendu

Avec Laurent Rébéna, nous embarquons pour un voyage long de plusieurs siècles de calligraphie.
On part pour Rome ... les capitales gravées, grattées, ensuite peintes et gravées avec plus de précision, toujours en travaillant debout. On découvre la colonne Trajane et ses capitales romaines, mais le modèle de cette colonne n'est pas le seul ... il en existe tellement d'autres.
On fait escale à Pompéi où la rustica est écrite au calame et tracée au pinceau. Ce sont, en fait des capitales romaines étroites, quoique certaines rustica peuvent s'élargir fortement.

Il faut aussi bien se rendre compte que les formes rondes n'existaient pas car il est difficile de graver et d'avoir une belle forme : en atteste le O.

 
 

Notre voyage nous fera découvrir la capitale tardive, usitée sur les plaques épigraphiques.
Allons un peu plus loin voir des pierres gravées en quadrata. Écriture qui a quasiment disparu, il ne reste plus que 4 manuscrits sur papyrus de cette graphie pas facile à tracer.
Notre prochaine halte se fera auprès des cursives romaines. Il s'agit du passage de la capitale à la cursivité. Ce qui veut dire qu'on relève moins la main et que les lettres s'attachent les unes aux autres.

 

Et voici l'instant de mettre en pratique toute la documentation. Notre travail sera de retranscrire un résumé graphique des écritures décrites par Laurent.

 

Notre prochaine étape nous propulse vers l'an 400 ...
La mérovingienne, la plus belle est celle de Luxeuil, est écrite par l'élite, par les moines. Nous n'avons pas de capitales, juste des minuscules car les majuscules sont dessinées.
La semi-onciale est issue des capitales tourneures, les majuscules dessinées proviennent des runes et les entrelacs révèlent leurs origines byzantines.
Comme hier, nous tenterons une composition avec ces trois écritures.

 

Repartons à la découverte de la carolingienne. On commence à écrire à plat et ensuite les lettres se redressent pour un gain de place, l’outil est biseauté et les traits ronds vont se briser peu à peu.
Début du 11e S, on entre dans l’ère des gothiques … de la primitive qui est une écriture peu formelle à la textura.


À nous de continuer notre ligne du temps avec les différentes écritures.

Et voici que nous attendent les bâtardes françaises qui vont être importées en Allemagne et deviendront les bâtardes gothiques qui s'allongeront.
Entretemps, nous verrons naître l'humanistique, l'italique, la chancelière ...
En 1630, la réforme de l'écriture, due à la non-lisibilité de celles-ci, donnera deux formes de graphies : la ronde et les bâtardes dans de nouvelles formes.
Durant ses trois jours nous avons, grâce à Laurent Rébéna, découvert des caractères de tous les temps. Je vous rassure, on a pas tout vu !

 

 

Nous terminons notre périple par l'anglaise et, soudain, il y a comme une odeur d'encre violette qui flotte dans l'air tout autour de nos premiers cahiers d'écoliers.

 

 

Une superbe croisière qui pourrait se décliner en moults voyages voire en courts séjours instructifs. Merci Laurent d'avoir raconté, illustré, écrit à la plume, au pinceau, au calame ... ce merveilleux tour du monde. Merci aux participantes d'avoir écouté, retranscrit les exercices sur une carte du temps. Quand embarquez - vous avec nous ?
Geneviève



Déambulations typographiques